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Le répertoire SIRENE, géré par l’INSEE, constitue le pilier fondamental de l’identification des entreprises et de leurs établissements en France. Véritable banque de données exhaustive, il agrège et met à jour en temps quasi réel les informations relatives aux structures économiques françaises, qu’il s’agisse de sociétés, d’associations, d’établissements publics ou de micro-entrepreneurs. Dans un univers où la data gouverne la prise de décision, la qualité, la cohérence et la fiabilité des identifiants sont cruciales pour tous les acteurs – administrations, financiers, juristes, services marketing ou opérateurs de conformité. Cet article propose de décrypter les défis et les meilleures pratiques pour atteindre une véritable normalisation des identifiants dans SIRENE, afin de sécuriser les échanges, fiabiliser les rapprochements et optimiser les processus métiers.
Depuis sa création, le répertoire SIRENE est la référence officielle pour l’enregistrement et le suivi des entreprises et établissements français. Chaque entité y est dotée d’un identifiant unique, assurant la traçabilité et la pérennité de l’information. Le rôle central de SIRENE s’exerce à la fois dans les processus administratifs (déclarations fiscales, immatriculations, statistiques nationales) et dans de multiples environnements privés (solutions CRM, ERP, scoring financier). La mise en œuvre de workflows dématérialisés, d’applications mobiles ou de portails de services publics s’appuie presque systématiquement sur les données de SIRENE, faisant de ce répertoire un référentiel incontournable.
Le dispositif SIRENE couvre l’ensemble des secteurs d’activité et des formes juridiques, des grandes entreprises aux artisans indépendants, en passant par les associations. En tant que source unique d’information, il garantit une unicité d’identification via des clés de contrôle robustes et des mises à jour régulières. Sans cette base, les administrations devraient gérer des pluralités de fichiers hétérogènes, au risque de multiplier les redondances et de perdre en efficacité. Les enjeux sont d’autant plus importants que SIRENE alimente les indicateurs macroéconomiques, les bilans sectoriels et les études d’impacts, servant de baromètre fiable pour les décideurs publics et privés.
Les identifiants SIREN et SIRET, issus du répertoire, sont au cœur des procédures d’immatriculation, des déclarations sociales, des demandes de subventions et des audits internes. Les cabinets d’expertise comptable s’en servent pour automatiser la génération des factures et pour centraliser les données clients dans leurs ERP. Du côté des banques et des assureurs, ces identifiants permettent de piloter les analyses de solvabilité, d’orienter les politiques de crédit et de maîtriser les risques de fraude. Quant aux acteurs du marketing B2B, ils enrichissent leurs bases prospect et leurs campagnes ciblées à l’aide de données géographiques et sectorielles liées aux codes NAF/APE issus de SIRENE.
Malgré sa richesse, le répertoire SIRENE fait face à de nombreux défis liés à l’hétérogénéité des sources et des formats d’identifiants. Les entreprises peuvent fournir des données initiales erronées, et les systèmes internes des organisations génèrent parfois leurs propres clés, conduisant à des doublons ou à des discordances. Ce manque de cohérence se traduit par des erreurs de rapprochement, des risques de fraudes ou des coûts supplémentaires pour consolider manuellement les données. L’enjeu de la normalisation est donc de garantir l’unicité, la stabilité et la validité des identifiants sur l’ensemble du cycle de vie d’une entité.
Les informations proviennent d’acteurs variés : déclarations directes des entreprises, échanges inter-administratifs, plateformes open data et tiers fournisseurs de données. Chacun peut adopter des conventions différentes pour présenter les identifiants : espaces, tirets, absence ou présence de la clé de contrôle, ou encore formats internationaux. Cette diversité complique les processus de matching et augmente le risque d’intégrer des enregistrements partiels ou incomplets. Une normalisation efficace impose donc de définir un format unifié, d’imposer des contrôles syntaxiques dès l’entrée et d’automatiser la correction ou le rejet des données non conformes.
En l’absence de normalisation, plusieurs enregistrements peuvent renvoyer à une même entreprise ou, au contraire, une même clé peut être assignée par erreur à deux entités distinctes. Ces doublons entravent la qualité des analyses et peuvent conduire à des fraudes, notamment dans le cadre de subventions publiques ou de crédits bancaires. La détection des duplicatas repose sur des algorithmes sophistiqués de scoring phonétique, de comparaison typographique et de règles métier, mais sans un référentiel de base parfaitement normalisé, ces algorithmes restent moins efficaces et plus coûteux en ressources de calcul.
Ce document a pour ambition d’offrir une vision exhaustive des pratiques et des outils nécessaires à la normalisation des identifiants d’entreprises au sein du répertoire SIRENE. Nous aborderons le cadre réglementaire, les principaux formats d’identifiants (SIREN, SIRET, APE, TVA intracommunautaire, LEI), ainsi que les bénéfices en termes de qualité des données, d’interopérabilité et de conformité. Vous découvrirez ensuite les processus techniques de validation, de mise à jour et de dédoublonnage, ainsi que les modes d’intégration avec les systèmes externes. Enfin, plusieurs cas d’usage illustreront concrètement les gains attendus et les points de vigilance à anticiper, avant de proposer des recommandations et d’ouvrir sur les innovations à venir.
Pour appréhender le besoin de normalisation, il est essentiel de maîtriser les caractéristiques et les règles de validation des principaux identifiants issus du répertoire SIRENE. Le SIREN, le SIRET et les codes complémentaires (NAF, TVA intracommunautaire, LEI) constituent l’ossature de la chaîne d’identification. Chacun répond à un usage spécifique et doit respecter des critères formatifs et sémantiques précis pour garantir l’intégrité du référentiel.
Le SIREN (Système d’Identification du Répertoire des ENtreprises) est un numéro à 9 chiffres suivi d’une clé de contrôle (algorithme de Luhn). Il identifie de manière unique chaque entité juridique. L’INSEE attribue ce numéro lors de l’immatriculation au répertoire, en vérifiant la cohérence des données fournies et en s’assurant qu’aucun doublon n’existe. La clé permet de détecter les erreurs de saisie ou de transmission, notamment les inversions de chiffres ou les omissions. Un contrôle automatique de validité se fait dès la réception des données, garantissant un premier niveau de fiabilité.
Le SIRET complète le SIREN avec un NIC (Numéro Interne de Classement) de 5 chiffres. Chaque établissement d’une entreprise se voit attribuer un SIRET distinct, permettant de localiser précisément les implantations. La structuration SIREN+NIC facilite la gestion des données territoriales, des statistiques par zone géographique et la tarification différenciée selon les sites. Les systèmes internes d’entreprises (ERP, CRM) doivent donc prévoir un champ dédié au SIRET pour chaque point de vente, atelier ou bureau, tout en s’assurant que l’association SIREN-SIRET respecte rigoureusement les conventions officielles.
Outre le SIREN et le SIRET, plusieurs identifiants transitent via SIRENE pour enrichir le profil des entités. Le code APE/NAF (4 chiffres et une lettre) catégorise l’activité principale selon la nomenclature française et européenne. La mention de la TVA intracommunautaire, formée par la préfixation du code pays FR au SIREN, est essentielle pour les échanges intra-UE. Enfin, le code LEI (Legal Entity Identifier) est de plus en plus exigé pour les transactions financières internationales et la gestion des risques systémiques, offrant une couche de vérification supplémentaire au niveau global.
Adopter une stratégie de normalisation des identifiants au sein de SIRENE offre des bénéfices concrets et mesurables pour tous les secteurs. Entre l’élimination des doublons, la facilitation des échanges entre systèmes et la conformité réglementaire, les gains opérés se traduisent par une meilleure transparence, des procédures plus efficaces et une réduction significative des risques de fraude. Les organisations qui maîtrisent leurs référentiels d’identifiants peuvent automatiser les contrôles, accélérer la prise de décision et offrir une qualité de service renforcée à leurs partenaires.
La normalisation vise en premier lieu à garantir la univocité des enregistrements et à prévenir les ambiguïtés. En imposant des contrôles syntaxiques et sémantiques rigoureux, on élimine les doublons, on corrige les erreurs de saisie et on consolide les références. Les opérations de matching entre systèmes deviennent ainsi plus précises, réduisant les coûts de nettoyage manuel et augmentant la confiance dans les rapports d’activité. La qualité des données améliore la fiabilité des analyses, que ce soit pour suivre la croissance d’un secteur, évaluer un risque financier, ou piloter une campagne marketing.
Dans un écosystème où les entreprises consomment et produisent des données issues de multiples sources – bases internes, fournisseurs tiers, plateformes européennes, registres fiscaux – la standardisation des formats d’identifiants est un prérequis à l’échange fluide d’informations. Un identifiant SIREN purgé, validé et normalisé peut être automatiquement couplé à un code DUNS ou à un identifiant national d’un autre pays, facilitant les démarches transfrontalières. Les administrations et les partenaires privés exploitent ces repères pour orchestrer des workflows B2B et B2G sans rupture, propulsant la dématérialisation des procédures.
Le cadre législatif européen, notamment le RGPD, impose une traçabilité stricte des traitements et une minimisation des données personnelles. La normalisation des identifiants dans SIRENE répond à ces exigences en limitant les champs aux seules informations nécessaires, en assurant une gestion des accès conforme et en facilitant la documentation des flux. De plus, les dispositifs luttant contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent s’appuient sur des référentiels fiables pour réaliser des contrôles croisés et produire des alerts conformes aux obligations légales.
Les services financiers, juridiques et marketing bénéficient directement de référentiels d’identifiants normalisés. L’automatisation des contrôles d’inscription de nouveaux clients, de la facturation ou de l’analyse de risque se traduit par une réduction significative des délais et des coûts opérationnels. Par exemple, un workflow digitalisé peut interroger l’API Sirene V3 pour valider en temps réel un SIREN lors d’une souscription, générant instantanément une alerte si l’entité est radiée ou en redressement judiciaire. Ces gains de productivité renforcent la compétitivité des organisations tout en améliorant la satisfaction client.
Pour assurer l’harmonisation et la pérennité des identifiants entreprises, il est indispensable de s’appuyer sur des normes internationales, européennes et nationales. Des référentiels métier, complétés par des cahiers des charges fonctionnels, définissent les bonnes pratiques à respecter pour l’attribution, la mise à jour et la synchronisation des données. L’interopérabilité découle de la conformité à ces standards, qui couvrent aussi bien l’identification bancaire (BIC/SWIFT) que les schémas de classification d’activités et les API de consultation.
L’ISO 9362 définit le format BIC (Business Identifier Code) pour les transactions financières, garantissant l’identification sans ambiguïté des établissements bancaires dans le monde. Le règlement européen UE 2021/xxx encadre l’utilisation du code LEI, insistant sur la gouvernance, la publication des données et la coopération entre autorités. Ces cadres internationaux constituent des ponts indispensables pour relier le répertoire SIRENE aux systèmes globaux, en offrant des clés de correspondance unifiées et en facilitant l’analyse des expositions transfrontalières.
L’INSEE publie régulièrement un guide détaillé sur l’attribution, la mise à jour et la gestion du SIREN et du SIRET, intégrant les règles métier, les conventions de nommage et les recommandations pour le nettoyage de données. Le cahier des charges de l’API Sirene V3 précise les formats d’échanges, les statuts possibles d’un enregistrement et les codes d’erreur standardisés. Adopter ces bonnes pratiques garantit une intégration fiable, minimise les rejets et assure une couverture complète des cas d’usage, y compris pour les établissements atypiques.
La nomenclature NAF/NAE et la nomenclature européenne CPA offrent un niveau de granularité supplémentaire pour classifier les activités. Le Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) et le Registre des Métiers complètent le dispositif en validant les informations légales et statutaires. Les acteurs de secteurs spécialisés, comme la construction ou la santé, disposent souvent de référentiels propres (codes CSTB, autorisations ARS) nécessitant d’être alignés avec SIRENE pour garantir la cohérence des échanges réglementaires et des contrôles de conformité.
La qualité du référentiel repose sur un enchaînement de procédures techniques rigoureuses : contrôles syntactico-sémantiques à l’entrée, algorithmes de dédoublonnage performants, cycles de mise à jour structurés et gouvernance claire entre les acteurs. Ces étapes nécessitent des infrastructures de traitement capables de gérer des millions de transactions quotidiennes, tout en assurant une disponibilité et une réactivité maximale pour les requêtes temps réel via l’API Sirene V3.
Les contrôles syntaxiques consistent à vérifier la longueur des champs, la validité de la clé de Luhn pour le SIREN/SIRET et le format du code APE/NAF. Les contrôles sémantiques croisent la cohérence entre l’activité déclarée, la forme juridique et la localisation géographique. Par exemple, un code postal doit correspondre à la commune indiquée, et l’activité doit être compatible avec le statut juridique. Les enregistrements suspects sont automatiquement soumis à une revue humaine ou une mise en quarantaine pour validation complémentaire.
Lutter contre les doublons implique l’utilisation de méthodes de scoring phonétique (Soundex, Metaphone) et typographique (distance de Levenshtein), associées à des arbres de décision pour des rapprochements probabilistes. Ces algorithmes comparent simultanément plusieurs attributs – nom de l’entreprise, adresse, forme juridique – et calculent un taux de similarité. Les seuils sont ajustés selon le contexte : un taux de similarité élevé peut entraîner une fusion automatique, tandis qu’un score intermédiaire requiert une intervention manuelle.
Le cycle de vie d’un identifiant comprend la création, la modification (changement d’adresse, de statut, d’activité) et la suppression en cas de cessation d’activité. L’INSEE conserve l’historique des versions, permettant de retracer l’évolution de chaque entité. Les responsabilités sont clairement réparties entre l’INSEE, les services fiscaux et les opérateurs tiers qui alimentent ou consomment le référentiel. Un comité de pilotage coordonne les procédures de gouvernance et gère les incidents, veillant à la cohérence transversale du système.
L’API Sirene V3 fournit des fonctionnalités de recherche, de validation et de téléchargement en temps réel ou en mode batch. Les requêtes REST permettent de récupérer des fiches complètes à partir d’un SIREN ou d’un SIRET, avec des filtres par code NAF, par localisation ou par statut. Les traitements batch, planifiés quotidiennement, assurent la synchronisation des référentiels internes avec la version la plus récente de SIRENE. Des exemples de requêtes illustrent la mise en place de validations automatiques lors de l’enregistrement d’un nouveau client ou d’un prospect.
Pour maximiser la valeur du référentiel SIRENE, il convient d’orchestrer son intégration avec les ERP, les CRM, les plateformes open data et les portails administratifs. Les enjeux résident dans le mapping des champs identifiants, la gestion des mises à jour automatiques et l’échange d’anomalies en retour. Un pilotage technique bien pensé permet de réduire les silos, d’assurer la cohérence des données et d’améliorer l’expérience utilisateur finale.
L’intégration dans les ERP et CRM nécessite de définir une correspondance explicite entre les champs internes et les attributs du référentiel SIRENE. Par exemple, le champ codeClient doit être lié au SIREN, tandis que chaque établissement peut être stocké avec son SIRET dans une table dédiée. Les mises à jour peuvent être déclenchées à chaque connexion utilisateur ou en batch quotidien, selon les besoins métier. Cette automatisation minimise les interventions manuelles et garantit une couverture complète des enregistrements actifs.
Le portail data.gouv.fr diffuse des jeux de données SIRENE en licence ouverte, permettant aux start-ups, universités et collectivités de réutiliser les informations à des fins diverses. Le respect des conditions d’usage impose de mentionner la source, de ne pas altérer les données et de signaler les anomalies détectées. Les flux en open data doivent être régulièrement actualisés et confrontés aux versions officielles pour éviter toute divergence ou obsolescence. L’ouverture des données stimule l’innovation, mais nécessite un suivi rigoureux pour garantir la fiabilité.
Les plateformes comme Chorus Pro (facturation électronique), la DGFIP (déclarations fiscales) ou les registres sectoriels exigent des formats d’échange normalisés et des mécanismes de notification en cas d’erreur. Un workflow de remontée d’anomalies structuré permet aux partenaires de signaler les divergences, qui sont ensuite corrigées dans SIRENE avant une nouvelle synchronisation. Cette coopération renforce la qualité du référentiel et réduit les frictions dans les relations entre acteurs publics et privés.
Pour illustrer les bénéfices tangibles de la normalisation des identifiants, plusieurs cas d’usage mettent en lumière les gains en efficacité, fiabilité et conformité. Ces retours d’expérience démontrent comment des organisations de tailles et de secteurs variés ont optimisé leurs processus métiers et sécurisé leurs échanges grâce à une gouvernance rigoureuse du référentiel SIRENE.
Les institutions financières réalisent chaque jour des centaines de vérifications d’identité juridique. En s’appuyant sur un référentiel SIRENE normalisé, elles peuvent automatiser les contrôles KYC (Know Your Customer) et AML (Anti-Money Laundering), en interrogeant en temps réel la situation de chaque contrepartie. Les alertes sont centralisées, les anomalies sont remontées à un dashboard et les cas suspects peuvent faire l’objet d’une enquête approfondie. Le temps d’analyse par dossier passe de plusieurs heures à quelques minutes, tout en augmentant la fiabilité des décisions de crédit ou d’ouverture de compte.
Les équipes marketing exploitent SIRENE pour enrichir leurs fichiers prospects et cibler finement leurs campagnes. Le matching de listes issues de salons ou de fichiers achetés est réalisé automatiquement grâce à la validation du SIREN et du SIRET. Les données géographiques (code postal, département, région) et sectorielles (code NAF/APE) sont ensuite utilisées pour construire des indicateurs de potentiel de marché, des cartes de densité et des scoring de maturité digitale. Les taux de conversion augmentent de manière significative, avec une meilleure adéquation entre l’offre et les besoins réels des cibles.
Les administrations et think tanks se servent des données SIRENE pour établir des tableaux de bord des créations et dissolutions d’entreprises, analyser les dynamiques sectorielles et mesurer l’impact des politiques publiques. La granularité par code NAF/NAE et par zone géographique permet de détecter les filières en croissance ou en difficulté. Des études comparatives entre régions ou entre périodes pré- et post-réformes apportent des insights précieux. Les rapports ainsi produits servent de base à la prise de décision au niveau national comme local.
Si la normalisation apporte de multiples bénéfices, elle comporte aussi des exigences techniques et organisationnelles qu’il convient d’anticiper. La diversité des structures (associations, établissements publics), la fréquence des évolutions légales (fusions, changements de statut) et les enjeux de protection de la vie privée constituent des points de vigilance majeurs. Une démarche réussie s’appuie sur une gouvernance solide, des processus documentés et une veille réglementaire permanente.
Les entités non marchandes, associatives ou publiques, sont identifiées par des SIRET spécifiques avec un code NIC « 00000 » souvent associé à des statuts particuliers. Leur prise en compte nécessite des règles de gestion adaptées, car elles ne développent pas d’activité commerciale classique et peuvent changer fréquemment de dénomination ou d’objet social. Les contrôles sémantiques doivent intégrer des critères distincts pour éviter le rejet automatique de leurs enregistrements, tout en maintenant la cohérence globale du référentiel.
Les opérations juridiques – fusion-absorption, scission, changement de statut – induisent de nouvelles immatriculations, des radiations et des transferts de patrimoine. Pour garantir la traçabilité, chaque mouvement doit être reflété dans SIRENE avec des dates d’effet précises et une conservation des historiques. La synchronisation avec les services fiscaux et les tribunaux de commerce est essentielle pour éviter les décalages de traitement. Une veille active sur les textes législatifs permet d’anticiper les impacts et de préparer les adaptations techniques en amont.
En respect du RGPD, la collecte et le stockage des informations doivent être limités aux seules données nécessaires aux finalités métiers. Les détails trop fins – par exemple, l’effectif par tranche ou les revenus estimés – peuvent relever de la sphère privée si l’entité est conducteur unique. Des mécanismes d’anonymisation ou de pseudonymisation peuvent être mis en place pour les analyses statistiques, tout en conservant un niveau de granularité suffisant pour les décisions opérationnelles. La documentation des traitements et la mise en place de métriques de confidentialité sont des étapes clés de la gouvernance.
Pour mener à bien un projet de normalisation des identifiants dans SIRENE, une approche structurée et collaborative est indispensable. Il convient de mobiliser les équipes IT, data, juridiques et métier autour d’une charte de gouvernance claire, de documenter chaque processus et d’assurer une formation continue. L’automatisation des contrôles et le recours à l’API Sirene V3 sont des leviers puissants pour maintenir une base fiable et à jour.
La mise en place d’une charte d’usage définit les conventions de nommage, le cycle de vie des enregistrements et les responsabilités de chaque service. Un comité de pilotage interfonctionnel se réunit régulièrement pour valider les évolutions, gérer les incidents et arbitrer sur les cas exceptionnels. La documentation centralisée (wiki, guides, schémas de processus) garantit la transmission des bonnes pratiques aux nouveaux arrivants et la traçabilité des décisions.
L’intégration continue des mises à jour SIRENE via l’API Sirene V3 permet de vérifier en temps réel la validité des SIREN et SIRET lors de la création ou de la modification d’un enregistrement. Des alertes configurables informent automatiquement les équipes data en cas de doublon, de changement de statut ou d’adresse. Ces contrôles automatisés réduisent le risque d’erreur humaine et accélèrent les workflows, tout en maintenant une traçabilité complète des opérations.
Des sessions de sensibilisation RGPD et data quality sont organisées pour les équipes juridiques, financières et informatiques. Des guides utilisateurs détaillent les bonnes pratiques de saisie, les conventions de format et les procédures de maintenance. Des ateliers pratiques permettent de mettre en situation les collaborateurs et de résoudre des cas concrets. Un support centralisé (FAQ, tickets) assure un suivi efficace des questions et des incidents.
La normalisation des identifiants d’entreprises, tout en s’appuyant sur des standards éprouvés, doit aussi anticiper les mutations technologiques. Les avancées de l’intelligence artificielle et de la blockchain ouvrent de nouvelles pistes pour renforcer la sécurité, l’automatisation et la transparence des référentiels. L’harmonisation européenne des identifiants et l’élargissement des champs de données publiés par SIRENE seront des leviers majeurs pour accompagner la digitalisation des échanges et la compétitivité des acteurs économiques.
Les algorithmes de machine learning peuvent analyser en continu les flux entrants, détecter des schémas de fraude émergents et affiner les modèles de dédoublonnage. La mise en place de systèmes d’alerte prédictifs permet de prioriser les vérifications à risque et d’optimiser les ressources humaines. Par ailleurs, l’analyse sémantique des textes (noms commerciaux, raisons sociales) facilite la reconnaissance des variantes et des rapprochements complexes, améliorant la précision des correspondances.
Des expérimentations sont en cours pour stocker les identifiants entreprises sur une chaîne de blocs, assurant l’immutabilité et la transparence des modifications. Chaque création, modification ou radiation pourrait être enregistrée comme transaction, offrant un historique infalsifiable. Les smart contracts permettraient d’automatiser certains contrôles réglementaires et d’orchestrer les mises à jour entre les autorités, accélérant ainsi la diffusion des informations tout en renforçant la confiance mutuelle entre parties prenantes.
Les efforts se multiplient pour converger vers un identifiant commun au niveau de l’Union européenne, basé sur l’extension du LEI. Une telle démarche faciliterait les échanges transfrontaliers, simplifierait les procédures de déclaration et permettrait de réaliser des analyses plus fines à l’échelle du marché unique. Les travaux collaboratifs entre les agences statistiques nationales, l’Autorité Bancaire Européenne et les institutions de régulation visent à définir un cadre technique et juridique cohérent.
Pour rester à la pointe, SIRENE prévoit d’enrichir son API de services complémentaires : webhooks pour notifier les changements en temps réel, filtres géospatiaux pour faciliter l’exploitation des données cartographiques, et nouveaux champs relatifs à la durabilité ou à la notation extra-financière. Ces évolutions permettront aux organisations de tirer davantage profit des données SIRENE, tout en anticipant les besoins émergents liés à la responsabilité sociétale et à la transition écologique.
À l’heure où la donnée devient un actif stratégique, la maîtrise et la normalisation des identifiants entreprises dans SIRENE constituent un levier de compétitivité et de conformité incontournable. En s’appuyant sur des normes robustes, des processus techniques éprouvés et une gouvernance collaborative, les organisations peuvent bâtir un référentiel fiable et évolutif, capable de s’intégrer harmonieusement à l’écosystème numérique national et international. L’investissement dans l’automatisation des contrôles, la formation continue et la veille technologique garantit une résilience face aux évolutions réglementaires et aux enjeux de cybersécurité.
La route vers une identification universelle et infalsifiable des entreprises est en grande partie tracée. Il revient désormais à chaque acteur – administrations, institutions financières, entreprises privées – de réaliser un audit de leur paysage actuel, de définir un plan d’action clair et de choisir les outils adaptés. À travers une démarche partagée, la France peut non seulement renforcer son attractivité économique, mais aussi promouvoir un modèle d’excellence pour la gestion des référentiels d’identifiants à l’échelle européenne et mondiale.
